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SEGA, le mythique constructeur // LVDLTAN #5

GENESIS : une console SEGA !

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Sega : d ‘Hawaï au Japon.

Lors des voyages des articles précédents, nous avons commencé pendant la guerre, avec des américains ou au Japon. Et bien cette fois-ci, je propose le combo ultime : nous allons au Japon pendant la guerre avec des américains !

Nous voici donc en pleine guerre de Corée en 1951, l’armée américaine « soutient » la Corée du sud et envoie nombre de ses troupes dans ses bases militaires situées au Japon. Deux hommes aux noms de Raymond Lemaire et Richard Stewart, deux entrepreneurs américains y voient une occasion rêvée de partir voir le pays du soleil levant, mais pas pour y faire la guerre.

Nos deux compères traversent donc le monde afin d’y établir une nouvelle société du nom de Lemaire & Stewart (Comme avant, on ne se casse pas trop la tête pour le nom.), afin d’importer des machines telles que des jukebox des USA pour les soldats sur place.

Standard Games vs Service Games

Mais très vite, leur fournisseur, Standard Games, société fondée en 1940 par 3 associés, James Humpert, Irving Bromberg et Martin Bromley à Hawaï, comprend qu’il y a un marché à saisir. En effet, jusqu’à présent, la société vendait principalement leurs machines aux USA, mais une nouvelle loi vient d’entrer en vigueur, interdisant tout jeu d’argent sur le sol américain.

Et c’est ainsi que Martin rejoindra ses deux revendeurs sur place afin de fonder une filiale commune aux deux sociétés qu’ils nommeront Service Games, la société absorbant en réalité celle de Lemaire et Stewart . Elle continuera d’importer des jukebox mais aussi des machines à sous et des flippers, des « jeux de bars » en somme, ce qui était devenu impossible aux USA.

Le moment des anecdotes inutiles donc indispensables

Martin Bromley s’appelait à l’origine Martin Jerome Bromberg. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est normal, c’est le même que l’un des trois autres fondateurs de Standard Games : Irving Bromberg, ce qui est logique puisqu’il s’agit en fait de son père ! Martin a changé son nom sans que l’on ne sache les raisons mais il n’est pas exclu que ce soit pour des raisons de mésententes avec son père, et que c’est ce qui l’aurait poussé à partir au Japon en 1952.

D’après Martin Bromley, Raymond Lemaire et Richard Stewart auraient travaillé directement chez Standard Games à la fin de la seconde guerre mondiale avant de la quitter pour partir fonder leur société au Japon.

Une histoire de fusions

Pendant la guerre de Corée, un autre américain du nom de David Rosen est mobilisé jusqu’en 1952, mais plutôt que de rentrer, il préfère rester au Japon. Il y fonde deux ans plus tard une société de photomatons Rosen Enterprises (toujours aussi original comme nom) et son entreprise connaît un tel succès qu’il décide encore deux ans plus tard de se lancer lui aussi dans les machines de bar avec des jeux comme Bear gun dont la particularité était d’être de très vieux jeux américains dont il pouvait racheter les droits pour une bouchée de pain avant de les revendre à des japonais qui ne les connaissaient pas. Il doit également sa réussite à un Japon d’après-guerre qui avait un grand besoin de divertissement pour oublier les horreurs des quelques 20 années passées.

David Rosen

De leur côté, Service Games se décide enfin à quitter les bases militaires pour toucher directement le public japonais. L’entreprise prend de l’importance mais les ouvriers locaux ne parviennent pas à prononcer correctement son nom. Les japonais étant très friand des « mots-valises » (vous prenez deux mots pour n’en faire qu’un), ils prennent alors les deux premières lettres des deux termes de la société pour plus de facilité, c’est ainsi que, au sein de l’usine, le nom de SEGA se créera.

Durant les années 60 arriveront nombre de changements.

Ch-ch-ch-change !

Dans un premier temps, suite à une volonté d’indépendance, Services Games va se séparer en deux divisions: la première sera nommée Nihon Goraku Bussan s’occupera de la partie vente de l’entreprise et sera dirigée par Richard Stewart ; la seconde quand à elle, Nihon Kikai Seizô, dirigée par Raymond Lemaire se chargera de la production.

Cela ne durera que 4 ans avant la re-fusion mais marquera un tournant considérable dans l’histoire, le 3 juin 1960 étant d’ailleurs considéré comme la naissance officielle de SEGA pour beaucoup de gens. Avec, par exemple, la sortie du SEGA-1000, le premier jukebox domestique sorti au japon , profitant de la première édition de l’Amusement Machine Show, le salon international du jeu d’arcade, et des loisirs interactifs qui a lieu tout les ans à Tokyo depuis.

Premier juke-box domestique de SEGA

Ensuite, en 1964, Rosen, dont on a parlé un peu plus haut, désire diversifier ses produits et surtout s’assurer contre une concurrence de plus en plus présente. Il parvient, après un an de négociations, a racheté Service Games Japan, la fusionnant avec Rosen enterprise. Il décide tout de même de reprendre le nom, mieux connu, de la première société en prenant compte de la difficulté de prononciation du nom en orient. C’est ainsi que naîtra enfin officiellement SEGA Enterprises.

Ancien logo de SEGA

Dans ses premiers instants, la « nouvelle » société sort un des ancêtres des « jeux grappins » (vous voyez les machines où vous perdez des blindes pour chopper une peluche qui vaut même pas 10 centimes?) : le Skill Diga, avant de produire son tout premier jeu d’arcade Periscope, un jeu de sous-marin dans lequel il fallait lancer des torpilles sur les bateaux ennemis afin de les détruire. Ce jeu marquera à jamais les bornes d’arcades car il s’agit du tout premier jeu à coûter 25 centimes par partie, ce qui deviendra le montant de référence à l’avenir.

Et enfin, en 1969, le jeu Periscope ayant fait tellement parler de lui qu’il attire l’attention de «Gulf and Western Industries , qui a déjà racheté Paramount Pictures, et qui décide de rajouter Sega Enterprises à ses possessions, ce que Rosen accepte tant qu’il reste directeur, et il le sera pendant encore environ 14 ans.

Le lancement dans les jeux vidéo

Les jeux d’arcade vont alors commencer à se multiplier. On peut citer par exemple Sea Devil, Killer Shark, Fonz, Space Attack, ou encore deux clones du célèbre Pong, nommé respectivement Pong-Tron 1 et Pong-Tron 2, le deuxième permettant à deux joueurs de s’affronter sur la borne.

Pong-tron 1 est le premier jeu vidéo a être sorti au Japon en 1973, faisant rentrer SEGA chez les « grands » du domaine avec Atari ou Taito, son principal concurrent, qui sortira Space invaders en 1978 forçant SEGA a racheter encore une fois d’autres sociétés, à savoir Gremlin Industries et Esco Trading (Non, les fusions ne sont toujours pas finies. ^^), ce qui permettra de fabriquer et distribuer ses bornes d’arcade aux USA dont la célèbre Monaco GP ou encore Frogger.

Borne SEGA - Monaco GP

Le succès de ces nouvelles machines va de nouveau attirer l’attention, surtout de Konami et de Capcom qui produiront nombre de jeux pour SEGA, permettant d’accroître encore la réussite de celle-ci jusqu’aux années 80 où un nouvel acteur va rentrer en compte : la console de salon.

SEGA va donc adapter ses jeux d’arcade et produire du contenu original pour des consoles telles que l’Atari 2600 ou la Colecovision pendant quelques années avant d’enfin se décider à créer sa propre console ; la SG-1000, petite dédicace à sa première machine de salon. Et c’est à ce moment que commencera l’un des plus grands duels de tout les temps, car nous sommes en 1983 et une autre console arrive le même jour : la Famicom de Nintendo!

La rivalité entre SEGA et Nintendo débute alors au Japon avant de s’étendre dans le monde entier, mais ça c’est une autre histoire pour une autre époque !

Encore plus d’histoires sur les jeux vidéo ?

Si vous voulez encore des belles histoires, je vous conseille notre article sur Netflix ou encore celui sur la genèse des jeux vidéo ! Bonne lecture !

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