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Le voyage dans le temps avec Narcquos #2 : Dune !

Hey salut les gens ! J’espère que vous êtes chauds comme le désert en plein midi ! Car le voyage est loin d’être fini et aujourd’hui, nous allons visiter un monde ensablé qui a fait certaines de mes plus belles heures : Dune ! Alors, prenez beaucoup d’eau et entrez dans la salière-cabine !

 

 

WoW ! Ça commence fort car nous revoici au début la seconde guerre mondiale ! Sur l’un des navires de l’armée américaine, on peut voir un jeune photographe, trop jeune d’ailleurs. En effet, il a à peine vingt ans alors qu’il devrait en avoir au moins 21, mais il a menti sur son âge pour trouver un job dans le domaine qu’il aime : l’écriture. Hélas, le journal pour lequel il travaille l’a envoyé là où il est.

Mais ne vous inquiétez pas, il rentre vite chez lui pour des raisons médicales et y trouve une jeune femme avec laquelle il décide de faire sa vie… avant de changer d’avis en 1945 après avoir eu une petite fille. Il préfère partir pour l’université de Washington pour y apprendre l’écriture.

Vous l’aurez sans doute déjà compris, mais notre ami portant le nom de Frank Patrick Herbert Junior n’est pas très stable et est plutôt du genre têtu comme pas deux.

Et malgré de belles réussites, dont deux histoires qu’il vendra pendant ses études, il n’obtiendra jamais son diplôme (plôme ( ?) ) du fait de son entêtement à ne pas vouloir étudier les matières qui ne l’intéressent pas. Il y rencontrera surtout sa future femme avec qui il aura deux enfants.

Après avoir abandonné l’idée de réussir ses études universitaires, il préfère enchaîner les boulots journalistiques tout en écrivant ses nouvelles à côté, ne parvenant pas à se concentrer sur une chose à la fois. En quelques années, il enchaîne pas moins de trois journaux, publie une vingtaine de nouvelles, va jusqu’à étudier la psychanalyse et de cette étude naîtra sa première grande sortie : « The dragon in the sea » en 1956. Il s’agit d’une nouvelle qui traite de l’avenir humain, de la guerre, du manque de ressources et de la folie humaine, le tout dans un sous-marin appelé « le dragon ».

Ce n’est pas un énorme succès, mais c’est la preuve de ses capacités, que les bases du succès sont bien là et qu’il ne manque qu’une étincelle pour tout déclencher.

Et cette étincelle arrivera trois ans plus tard, lors d’un reportage qu’il doit faire sur l’avancée des dunes de sable dans l’Oregon et sur les techniques utilisées pour les stopper. L’article ne sortira jamais, mais les notes sont prises et surtout, l’idée qui va changer sa vie est plantée dans son esprit.

Il commence alors à écrire, écrire, écrire pendant six années LE livre sobrement nommé Dune.

Nous y voilà enfin, la base de tout : Dune.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Dune est un monde futuriste où l’humanité a conquis une bonne partie de l’univers connu, et l’empereur Shaddam IV la dirige principalement à l’aide d’une ressource permettant de booster les capacités humaines nommée « l’épice ». Cette ressource n’est trouvable que sur la planète Arrakis, planète désertique que les autochtones, les Fremens, appellent Dune.

Frank y parle d’écologie, du manque de ressources vitales telles que l’eau, de politique et de guerre, des sujets épineux, mais il le fait avec brio et ça plaît !

Au début, le roman se vend difficilement, mais les récompenses s’accumulent et permettent de le faire connaître ainsi que son auteur.

Il lui faudra alors une cinq ans avant de devenir réellement écrivain et ce n’est pas moins de six volumes qui s’enchaîneront entre 1959 et 1985.

Il aura la fausse joie de voir sortir un film adapté de ses romans au cinéma par David Lynch en 1984. Fausse joie, car ce film ne sera pas à la hauteur de ses attentes et de celles du public. Et David Lynch lui-même ira jusqu’à renier ce film.

Mais alors que sa carrière est bien lancée, le destin décidera de tout reprendre, lui arrachant son épouse, atteinte d’un cancer. Franck sortira alors son dernier volume avant de se laisser mourir un an plus tard.

Il faudra attendre la plus belle année de tous les temps, celle qui a vu venir au monde votre chroniqueur favori : 1988, avant que quelqu’un répondant au doux nom de Martin Alper ne se penche de nouveau sur ce travail ensablé pour tenter de lui faire honneur. Le hic venant de Dino De Laurentiis, producteur du film, et ancien possesseur des droits d’auteur sur l’ensemble de l’œuvre suite à la mort de Herbert. On pourrait croire qu’il suffirait de lui demander gentiment, mais c’est sans compter la faillite qui a suivi le film ! C’est donc avec Universal que Martin devra se battre pendant deux ans pour récupérer les droits, ce qui marquera sa première tuile.

Quelques mois plus tard, Martin rencontrera le programmeur et créateur de la société Cryo, Rémi Herbulot, lors d’un dîner d’affaires. Lors de cette rencontre, Herbulot présenta divers projets d’adaptation de la science-fiction en jeux vidéo et parvint à convaincre Martin de rentabiliser avec lui ses deux années perdues en adaptant Dune en jeu vidéo. Ils conclurent alors un accord ORAL un mois plus tard… grosse erreur.

Grosse erreur en effet, car seulement un mois après, l’alliance fragile faillit se briser à cause du manque de contrat écrit, et Martin finira par confier le projet au studio américain « Westwood studios ».

Fort heureusement, le projet aura eu le temps de se bâtir une fanbase de développeurs bien sympa qui travaillera sur le projet dans leur dos. Ceux-ci travaillant entièrement sur l’adaptation des romans, préférant oublier l’existence du film.

Mais ce n’est pas tout car en 1991, Sega rachète Cryo, et le responsable, Christian Brecheteau, découvre le pot-aux-roses. Mais celui-ci laissera le projet continuer sans rien dire, le trouvant bon.

Hélas, il ne sera pas le seul, car la direction générale s’en rendra compte aussi et voulut, elle, y mettre un terme. Non pas par manque d’intérêt mais surtout parce que Sega ne possède pas les droits de Dune et que le projet est donc parfaitement illégal.

Il ne reste donc plus que deux solutions : laisser tomber ou racheter les droits que Martin possède et risque de ne plus vouloir céder après le coup bas de Cryo.

Mais face à l’enthousiasme de l’équipe qui vint le voir, Martin proposa un marché : s’ils revenaient dans les cinq semaines avec un projet convaincant et viable, il accepterait… Et Bingo ! L’équipe sur le coup réussit son pari !

C’est donc en 1992 que la nouvelle société Cryo interactive voit le jour en souvenir de l’ancien studio, et le jeu vidéo Dune voit le jour… accompagné d’un autre jeu nommé Westwood, car pourquoi ne pas y aller franco dans la provoc !? Mais le nom sera changé par la suite pour être plus sobrement appelé Dune 2.

Un an plus tard, ce sera l’un des premiers jeux à être adapté de la disquette au CD-ROM.

Le jeu s’inspire donc franchement du roman bien que certains « détails » soient changés. Comme le fait que dans le roman Paul Atréïde meurt et que dans le jeu, c’est le héros principal.

Faisons donc un petit résumé de l’histoire :
La planète Arakis, seule planète sur laquelle l’empire peut produire de l’épice, est dirigée par la famille Harkonnen jusqu’au jour où l’empereur juge qu’ils ne leur en rapportent plus assez malgré leurs méthodes de production douteuses, dont l’esclavage des Fremens, les autochtones de la planète.

L’empereur décide donc d’envoyer une nouvelle famille sur la planète afin de combler ce manque à gagner et choisit la famille Atréïde dont nous sommes l’héritier et le but du jeu sera de rallier les Fremens à notre cause afin de pouvoir récolter un maximum d’épice… Tout du moins, au début, car bien vite, nous découvrons l’histoire de la planète et on s’attache assez vite aux Fremens, ce qui changera notre objectif qui deviendra de libérer les esclaves et de vaincre définitivement la famille Harkonnen.

Le jeu se divise en plusieurs phases de jeux : la principale où l’on est en vue à la première personne et qui nous permet de voyager à l’intérieur des bâtiments et de parler avec les différents protagonistes.

La seconde est une vue de la planète en elle-même et s’apparente plus à un jeu de stratégie permettant de se déplacer entre les différents lieux et plus tard, de bouger ses unités Fremens.

Le jeu parvient à merveille à intégrer les problèmes soulevés dans le roman. Niveau politique, les Fremens du nord et du sud ne s’entendent pas. Écologie : toute une partie du jeu se fera autour de la végétation et de l’eau. Et pour gagner, il faudra trouver un équilibre entre armée, récolte et écologie, ce qui ne sera pas une mince affaire.

Le jeu est graphiquement et auditivement parfait, surtout pour l’époque et les supports. Devenant même le précurseur d’un nouveau type de jeu : celui de la stratégie en temps réel.

Il parvient très vite à se faire une place dans la liste des must-have sur ordinateur et connaîtra d’ailleurs de nombreuses suites jusqu’en 2001, année où le projet Dune Generations fut annoncé. Le jeu ne sortit toutefois jamais, Cryo interactive fermant ses portes début 2002à la suite de l’éclatement de la bulle internet (grosse chute de la bourse début des années2000) qui aura causé beaucoup de dégâtset ce, malgré le rachat de la société par DreamCatcher. Je vous laisse deviner la raison de l’abandon… (spoiler alert : ce sont les droits d’auteur.)

Voilà, c’était l’histoire de la création d’un jeu fantastique inspiré d’un livre épique malgré le hasard, la malchance et les aléas des affaires. La preuve qu’il faut parfois s’accrocher à ses désirs malgré les poutres que certains veulent nous mettre dans les roues et ça, bien d’autres auteurs et développeurs de génie l’ont compris… mais ça, ce sont d’autres histoires pour d’autres époques !

 

 

Narcquos alias Salty Robin

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